Découvrez les différents types de navires de pêche
Dans le monde de la pêche, il existe une incroyable diversité de navires, chacun parfaitement adapté aux espèces ciblées et aux techniques de capture. De petits bateaux de la pêche artisanale, manœuvrés parfois par un seul marin, sillonnent ainsi les côtes pour des sorties à la journée, tandis que de gigantesques navires, dépassant les 100 mètres de long, pêchent pendant de longues semaines la légine ou le thon en haute mer et transforment directement le poisson dans leur usine à bord.
Entre ces deux catégories se trouve une multitude de navires, chacun ayant son rôle : caseyeur, ligneur, senneur… Découvrez les sept grandes catégories de bateaux qui composent ce vaste univers maritime !

1. Le chalutier : celui qui concentre l'attention
- Taille : 12 à 25 mètres en moyenne (entre la taille d’un bus et la longueur d’un terrain de tennis), mais certains peuvent être bien plus grands. Il existe une grande diversité de chalutiers. Les plus petits, de 6 à 12 mètres, sont souvent polyvalents, capables d’utiliser d’autres engins que le chalut (drague, filet, casier, palangre…). Tandis que les plus grands, qui ont des usines de traitement du poisson à bord, peuvent dépasser les 100 mètres et employer plusieurs dizaines de marins.
- Description : Les chalutiers sont des navires puissants, dotés de treuils pour remonter le chalut, ce grand filet en forme d’entonnoir. Leur pont est généralement spacieux pour permettre le tri des captures. Les grands chalutiers disposent d’équipements spécifiques : salles de tri, cales réfrigérées ou congélateurs pour conserver les captures. Ils sont souvent dotés de sonars et d’échosondeurs permettant de détecter les bancs de poissons et de sélectionner les captures.
- Technique de pêche : L’équipage se compose de trois à six personnes. Les chalutiers peuvent opérer en haute mer ou en zones côtières, selon leur taille, et à des profondeurs pouvant atteindre plusieurs centaines de mètres.
On distingue le chalut pélagique, utilisé en pleine eau, du chalut de fond, destiné à la capture des espèces qui vivent près ou sur le fond marin. En France, l’utilisation du chalut de fond est encadrée par une réglementation rigoureuse qui favorise la préservation des écosystèmes et des habitats marins.
- Principales espèces pêchées : le merlu, la sole, la baudroie, le merlan, la langoustine, le calamar…
- A retenir : le chalut est la technique de pêche la plus utilisée au monde. Les chalutiers réalisent plus de la moitié des captures mondiales : une place essentielle qui explique l’attention portée à leur évolution et à leurs pratiques.
2. Le fileyeur : celui qui représente près d'un tiers de la flotte française
- Taille : 10 à 15 mètres en moyenne, même si une majorité d’entre eux (près de 65 %) mesure moins de 12 mètres et pratique surtout la pêche côtière.
- Description : Les fileyeurs sont reconnaissables par leur grande surface de pont dédiée à l’installation des filets. Ils sont équipés également d’un vire-filet pour récupérer les filets. Souvent légers et manœuvrables, ils peuvent opérer dans des zones de pêche étroites. Leur faible besoin en puissance de traction renforce leur adaptabilité. Appartenant à la famille des engins de pêche dormants, ils capturent les poissons ciblés de manière passive.
- Technique de pêche : L’équipage compte généralement deux à six personnes. Le principe consiste d’abord à filer les filets à vitesse soutenue, puis à les laisser en mer avant de les relever plus tard, à allure réduite. Les fileyeurs opèrent ainsi près des côtes, dans des eaux de 30 à 100 mètres de profondeur, où les filets sont posés et travaillent en autonomie. Ils peuvent être posés au fond (filets calés) ou laissés dériver (filets dérivants).
- Appareillage spécifique : Pour faciliter leur travail, les fileyeurs sont équipés d’un parc à filet pour le stockage, d’un rouleau de lisse ou d’une goulotte pour la mise à l’eau, d’un vire-filet hydraulique pour le relevage, ainsi que d’une table de travail pour démailler les captures. Certains disposent aussi d’une machine pour démêler qui secoue et range les filets après usage (c’est le paumailleur) , et de bouées pour signaler leur présence.
- Principales espèces pêchées : la sole, le merlu, la dorade, le turbot, le rouget…
3. Le polyvalent : celui qui peut (presque) tout faire
- Taille : Variable, entre 10 et 20 mètres.
- Description : Les navires polyvalents sont conçus pour pratiquer plusieurs techniques de pêche, comme la pêche au filet, au casier ou à la ligne. Leur équipement est modulable et ils peuvent s’adapter à diverses méthodes de capture. Leur pont spacieux facilite l’installation des équipements selon la technique employée.
- Technique de pêche : L’équipage se compose de deux à cinq personnes. Ces navires peuvent sortir pour une journée ou plusieurs jours, en fonction des espèces ciblées et des techniques employées, et opèrent aussi bien en zones côtières qu’en haute mer.
- Principales espèces pêchées : le bar, le merlu, la langoustine, la seiche, le maquereau…
4. Le dragueur : le spécialiste des coquillages
- Taille : 8 à 15 mètres en moyenne, avec plus de 80 % de la flotte constituée de navires de moins de 12 mètres pratiquant essentiellement la pêche côtière.
- Description : Les dragueurs sont équipés de dragues métalliques qu’ils tractent sur le fond marin. Le pont est conçu pour faciliter le tri rapide des captures. Le treuil permet de remonter la drague, et le navire doit être solide pour supporter cet effort. Faisant partie de la famille des engins de pêche actifs, ces bateaux sont déplacés sur le fond marin pour capturer les espèces recherchées. Souvent polyvalents, beaucoup de dragueurs associent cette technique à d’autres méthodes de pêche comme la palangre, le casier, le filet ou même le chalut.
- Technique de pêche : L’équipage est composé de deux à trois personnes. Les dragueurs opèrent souvent sur des fonds sableux ou vaseux, à des profondeurs pouvant atteindre 60 mètres.
- Principales espèces pêchées : la coquille Saint-Jacques, la praire, la palourde, l’huître, la moule…
5. Le caseyeur : celui qui garde ses captures bien vivantes
Taille : 9 à 12 mètres en moyenne. Certains atteignent jusqu’à 24 mètres, mais ils restent plus rares. La majorité de la flotte est composée de petits navires.
Description : Les caseyeurs sont reconnaissables à leur pont, qui permet d’accueillir une zone de stockage pour les casiers ainsi qu’un vivier, pour maintenir les captures vivantes. Enfin, un “vire-casier”, permet de remonter les casiers à bord. Ils sont particulièrement utilisés en Bretagne, où leur usage est très répandu.
Technique de pêche : L’équipage est composé de deux à quatre hommes, qui partent à la journée sur des zones de pêche près des côtes, et dont la profondeur varie entre 40 et 80 mètres.
Principales espèces pêchées : le tourteau, l’araignée, le homard, la crevette, le bulot, la seiche…
6. Le ligneur : celui qui aime la précision
Taille : 7 à 12 mètres en moyenne. Les plus grands d’entre eux, qui atteignent plusieurs dizaines de mètres sont spécialisés de la pêche du thon, du merlu, ou de la légine (poisson spécifique de l’océan Antarctique).
Description : Les ligneurs sont des navires de taille modeste, avec un pont ouvert ou semi-ouvert. Ils disposent de plusieurs lignes de pêche (longues lignes avec des hameçons) pour capturer les poissons un par un. L’équipage déploie et remonte les lignes à la main ou avec un enrouleur mécanique, ce qui renforce la précision de la capture. Conçus pour les manœuvres fines et les gestes précis, même quand la mer est capricieuse, ils permettent à l’équipage de travailler avec agilité.
Technique de pêche : L’équipage est généralement composé d’un à deux marins. Ces navires partent à la journée pour pêcher en zones côtières profondes, où la profondeur varie entre 20 et 100 mètres. Ils ciblent majoritairement le bar et le lieu. Les palangriers, eux, sont des ligneurs plus imposants capables de déployer de très longues lignes garnies de milliers d’hameçons. Ils capturent des espèces de fond (congre, raie, julienne, requin) mais aussi des espèces pélagiques comme le thon et l’espadon.
Principales espèces pêchées : le bar, le lieu, le merlu, la dorade, le maquereau, le thon…
- Contexte : La pêche aux lignes ne représente plus que 12 % de l’activité professionnelle en mer du Nord, Manche et Atlantique (8 % pour les palangres et 4 % pour les lignes à main). Les thoniers canneurs, navires historiques de Saint-Jean-de-Luz ont d’ailleurs quasiment disparu de la flotte française. En Méditerranée, c’est encore 26%.
7. Le senneur : celui qui referme ses filets
Taille : 15 à 25 mètres en moyenne. La catégorie spécifique des thoniers-senneurs est toutefois beaucoup plus imposante et peut mesurer entre 40 et 150 mètres et embarquer près d’une trentaine de marins.
Description : Les senneurs sont équipés de filets appelés “sennes”, en forme de bourse sous-marine, qui encerclent les bancs de poissons pour les capturer. Ces navires possèdent un système de treuil qui permet de relever les filets pour manœuvrer ces nasses imposantes. Le pont est spacieux pour permettre de manipuler les captures en grand nombre. On distingue deux types de senneurs principaux : les bolincheurs, plus petits, dédiés aux poissons pélagiques côtiers (sardines, maquereaux) et les thoniers-senneurs océaniques, plus grands, qui ciblent le thon.
Technique de pêche : L’équipage moyen est composé de quatre à huit hommes. Les bolincheurs opèrent dans les zones côtières, dans des eaux peu profondes ou à moyenne profondeur, tandis que les thoniers travaillent au large, principalement dans l’Atlantique (au large des côtes africaines) et l’Océan Indien, mais aussi en Méditerranée.
Principales espèces pêchées : la sardine, l’anchois, le thon, le maquereau…
À travers ces sept grandes catégories de navires, nous voyons que la diversité des bateaux reflète la richesse et la complexité des métiers de la pêche. Que ce soit à bord d’un petit bateau côtier ou d’un grand navire partant au large, chacun joue un rôle essentiel dans l’équilibre et la vitalité de la pêche française professionnelle pour fournir une large gamme d’espèces dont on se régale dans l’assiette.