Faire carrière dans la pêche : l’ascension sociale à portée de filets
La pêche est un domaine où l’ascension sociale est encore possible, à condition de passer par des étapes de formation et d’acquérir l’expérience nécessaire. Aujourd’hui, entre la formation initiale, la formation continue et l’alternance, le métier de marin-pêcheur offre de réelles perspectives de carrière. Toutes ont un point commun : la valorisation de l’expérience, qui est un pilier de la pratique. On ne s’improvise pas pêcheur, on le devient ! Alors, quel cap se fixer au milieu de toutes ces opportunités ?
De la salle de classe au pont du bateau : les étapes pour naviguer en tant que marin-pêcheur
Pour les jeunes en recherche d’un futur métier, les demandeurs d’emploi et les actifs en souhait de reconversion professionnelle, le certificat de matelot-pont (CMP) est un sésame indispensable pour monter à bord. Standard international en matière de sécurité à bord, ce certificat essentiel autorise la navigation sur des navires de pêche et ouvre la voie à une multitude de spécialisations.
La formation de matelot pont est, au-delà de la formation continue (ou de l’alternance), aussi accessible en formation initiale, et s’adresse aux jeunes, souvent encore collégiens, qui souhaitent se lancer dans une carrière maritime, en proposant des diplômes allant du CAP au Bac pro et jusqu’au BTS. Les lycées maritimes répartis sur le littoral français proposent des cursus spécialisés, permettant aux jeunes d’acquérir les compétences nécessaires à la navigation et à la pêche.
La formation continue s’adresse également aux marins déjà en activité qui souhaitent gravir les échelons et accéder à des postes à plus grande responsabilité, comme patron de pêche ou capitaine.
L’ascenseur social dans le secteur de la pêche est bien réel, puisque de nombreux arrivants démarrent avec une formation de matelot pont (CMP) classique et évoluent vers des postes à plus grandes responsabilités comme capitaine, patron de pêche voire patron propriétaire embarqué, c’est-à-dire chef d’une entreprise de pêche. Cette ascension passe inévitablement par un temps de navigation conséquent et des formations complémentaires.
Un exemple typique de parcours, celui d’un matelot pont qui, après plusieurs années de pratique et formations Pont ou Machine, obtient le brevet nécessaire pour être patron ou chef mécanicien.
L'alternance : un moteur pour fidéliser les futurs professionnels
L’alternance est une voie particulièrement intéressante pour ceux qui veulent intégrer le monde de la pêche et évoluer rapidement, tout en s’acculturant aux pratiques du métier. Que cela soit via des contrats de professionnalisation ou d’apprentissage, l’alternance permet aux apprenants de se former tout en étant salariés d’un armement (entreprise de pêche). Le temps de formation est plus important, 7 mois pour obtenir le certificat de matelot pont en alternance, contre 2 à 3 mois en formation classique, mais aide vivement à l’intégration à la vie maritime et à celle de l’entreprise.
Cette méthode de formation favorise l’employabilité et la fidélisation des jeunes dans le secteur, avec un taux de maintien dans le métier particulièrement élevé, et donc des perspectives de carrière. Les bénéfices à long terme en matière de fidélisation des jeunes talents sont indéniables.
Passerelles et mobilités intra maritimes : des profils de plus en plus diversifiés
Une autre spécificité du secteur est la possibilité de changer de type de pêche ou même de branche maritime grâce à des passerelles bien établies. Un marin-pêcheur peut notamment s’orienter vers le transport maritime, les navires d’assistance ou encore dans des secteurs connexes comme l’ostréiculture ou la plaisance. Ces mouvements entre différentes branches maritimes sont souvent liés aux cycles économiques et permettent de maintenir une grande mobilité professionnelle au sein du secteur. Il n’est pas rare non plus de voir les professionnels du milieu alterner entre plusieurs secteurs en fonction des saisons, en travaillant dans le transport l’été et dans la petite pêche l’hiver par exemple.
Il existe aussi une certaine polyvalence dans les professions embarquées sur les petits navires. Un marin-pêcheur peut y être à la fois matelot et mécanicien par exemple, ce qui favorise toujours l’ascension professionnelle et la flexibilité des carrières. Les métiers de la pêche attirent des profils en quête de sens, aimant la mer, le travail en extérieur et l’absence de routine. Travailler dans la pêche implique de voir le fruit direct de son travail, avec une dimension tangible et implique une forte diversité des tâches. Cette polyvalence permet donc d’évoluer au fil du temps.
L'avenir du métier : résilience et adaptation des professionnels
Le secteur de la pêche fait face à de nombreux défis, qu’ils soient économiques, écologiques ou technologiques. Néanmoins, la capacité d’adaptation des pêcheurs, leur résilience et la polyvalence des carrières sont autant d’atouts pour répondre aux défis de demain. Les centres de formation agréés mettent progressivement en place de nouvelles techniques d’enseignement adaptées aux technologies récentes et se dotent de radars, de simulateurs et bien d’autres outils de pointe présents sur certains navires. Les innovations technologiques, notamment en matière de décarbonation et de gestion durable des ressources offriront, elles aussi, de nouvelles opportunités aux jeunes diplômés.
Le secteur de la pêche ouvre donc non seulement des perspectives de carrières enrichissantes mais aussi la possibilité d’une ascension sociale pour ceux qui sont prêts à s’investir. Les formations variées, les possibilités d’évolution et les passerelles intersectorielles font de la pêche un milieu dynamique et plein d’opportunités à condition de s’engager dans les programmes adéquats et d’acquérir l’expérience nécessaire en mer.
En bref...
