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Damien Berrard : “pour nous, le poisson c’est de l’or” 

Damien Berrard

A seulement 27 ans, Damien Berrard cumule déjà plusieurs vies de marin-pêcheur. La mer, ce Drômois d’origine la connaît depuis l’enfance. Ses parents possédaient un voilier avec lequel toute la famille a sillonné la Méditerranée. Mais c’est un poisson en particulier, le thon rouge, qui a donné à Damien le goût de la pêche. “J’ai commencé vers 10 ans. Entre la navigation et la pêche, je suis vite devenu passionné”. 

De la plaisance à la pêche professionnelle

Après une année en seconde générale, Damien s’oriente vers le lycée maritime de Sète, où il décroche un bac professionnel et ses brevets de capitaine 200 et 500. Diplômes en poche, il choisit d’abord la plaisance professionnelle. De 18 à 24 ans, il embarque alors pour faire découvrir la mer à des touristes. “J’aimais ça, mais j’avais besoin de travailler la mer autrement. La pêche m’attirait.”  

 

C’est en passant du temps au Grau-du-Roi, village de pêcheurs, en discutant avec les professionnels et en observant leur travail, que son intérêt pour le métier a grandi et qu’il a décidé de se lancer. Formé pendant un an et demi au filet et à la palangre par un patron de pêche, Damien décide ensuite d’acheter son bateau et se lance à son compte. Depuis deux ans, il pratique une pêche au filet pendant dix mois et exploite un quota de thon rouge les deux mois restants – “les vacances”, précise-t-il.   

Un métier de passion et de persévérance

Ses journées varient selon les espèces. Pour le thon, il part à 6h du matin et rentre en fin d’après-midi. Pour le filet, c’est de nuit, avec un départ au coucher du soleil – dont l’heure varie en fonction des saisons – et un retour à l’aube. Seul à bord, Damien savoure cette indépendance : “J’ai voulu mon bateau pour être libre, même si la solitude peut parfois peser. 

 

La pêche est un métier exigeant, sans horaires fixes ni week-ends. “On dépend de la météo à 200 %. Il faut y aller tous les jours, même si ça ne marche pas à chaque fois. C’est un métier de passion. S’il n’y a pas la passion, il ne faut pas le faire.” La mer est irrégulière, et certaines années plus fructueuses que d’autres, ne manque pas de rappeler le pêcheur. “Chaque sortie est un apprentissage. Même après plusieurs années, la mer peut toujours surprendre. C’est ce qui rend le métier unique, travailler avec la nature et que chaque prise soit une récompense.”  

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« Il faut y aller tous les jours, même si ça ne marche pas à chaque fois. C’est un métier de passion. S’il n’y a pas la passion, il ne faut pas le faire. »
Damien berrard
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© Damien Berrard

Le soutien de l’OP : un filet de sécurité et une exigence de qualité

Même s’il est à son compte, Damien ne travaille pas seul. Son adhésion à l’OP du Sud lui confère un soutien précieux dans son quotidien de pêcheur : accès aux quotas, conseils pratiques, suivi administratif et logistique. “L’OP est un vrai soutien, explique-t-il. Elle me permet d’être dans l’engrenage de la filière. On participe à la vie collective, on échange avec d’autres pêcheurs et on est informés de toutes les évolutions réglementaires.”  

L’OP du Sud lui a d’ailleurs récemment permis d’obtenir une labellisation pour sa pêche au thon rouge, au moyen de contrôles stricts, notamment sur la fraîcheur et la température du poisson au débarquement, la taille des hameçons, le respect des espèces protégées et le relâchement des captures accidentelles. “Pour nous, le poisson, c’est de l’or. On le conditionne comme un produit précieux et on le met toujours en valeur.” Pour l’instant, cette reconnaissance de qualité n’apporte pas de valorisation financière, mais elle témoigne de son engagement pour une pêche responsable. 

 

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« Pour nous, le poisson, c’est de l’or. On le conditionne comme un produit précieux et on le met toujours en valeur. »
Damien berrard
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© Damien Berrard

“Nous ne sommes pas des destructeurs”

Damien aimerait que le grand public comprenne mieux la réalité de son métier. Beaucoup pensent qu’on est des destructeurs. Mais on cultive la mer, on la respecte. On relâche les poissons hors taille, on fait des produits de qualité, on ne pollue pas. Damien est fier d’exercer un métier de bouche et de contribuer à la souveraineté alimentaire du pays. Plus on protège la mer, plus elle nous redonnera, conclue-t-il. 

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