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Le poisson : un allié santé à ne pas laisser filer

Crédits Photos ©Agence Oblique/Cyril Marcilhacy

Le poisson est un trésor nutritionnel souvent sous-estimé. Riche en protéines, en lipides, en vitamines et en minéraux, il est bon pour le cerveau, le cœur, les yeux et nous protège contre de nombreuses maladies. Alors, pourquoi s’en priver ? Le Dr Arnaud Cocaul, médecin nutritionniste, nous explique pourquoi nous avons tout intérêt à mettre plus de poisson au menu.

Les bienfaits du poisson pour la santé

Pour le Dr Arnaud Cocaul, médecin nutritionniste praticien, cela ne fait aucun doute : manger du poisson est une habitude que nous devrions tous adopter, quel que soit notre âge. Trop souvent éclipsé par la viande, il offre pourtant des apports nutritionnels exceptionnels.

 

Première raison : les protéines. « 100 grammes de poisson, c’est environ 20 grammes de protéines, soit l’équivalent d’un steak animal. » précise le spécialiste. Mais surtout, là où le poisson fait toute la différence, c’est sur le plan lipidique : ses acides gras polyinsaturés, notamment les fameux omégas 3, sont de véritables protecteurs naturels. « Ils sont bons pour la mémoire, pour les performances intellectuelles, pour la vision, pour prévenir certaines maladies, pour le métabolisme, et même pour réguler le poids. » précise le Dr Cocaul.

 

Autre atout, souvent méconnu : les minéraux (phosphore, potassium, iode, sélénium, zinc, fer) et les vitamines (notamment B6, B12, D). Il explique : « les végétaliens doivent se supplémenter en B12, car leur alimentation n’en fournit pas. Le poisson, lui, en regorge. » Et la vitamine D ? « Essentielle à la fixation du calcium, à l’immunité, au métabolisme du sucre, elle manque souvent en hiver : le poisson peut couvrir jusqu’à 30 % de nos apports en vitamine D. » confirme-t-il.

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« Manger du poisson est une habitude que nous devrions tous adopter, quel que soit notre âge. »
Dr Arnaud Cocaul, médecin nutritionniste

Deux fois par semaine, au minimum

Les recommandations sont claires : deux portions de poisson par semaine, dont au moins une de poisson gras (maquereau, sardine…). « Ce n’est pas anecdotique : c’est un véritable atout pour notre santé », insiste le Dr. Des études ont démontré son rôle dans la prévention des maladies cardiovasculaires, des cancers, de la DMLA (dégénérescence maculaire liée à l’âge) et des troubles cognitifs liés à l’âge. Consommer du poisson tout au long de notre vie est bénéfique pour prévenir le déclin cognitif lié au vieillissement. Autrement dit, le poisson n’est pas seulement bon aujourd’hui : il est aussi bon pour demain !


Le Dr Cocaul insiste aussi sur l’idée de ne pas consommer toujours le même type de poisson et de profiter de toutes les espèces disponibles, souvent encore trop méconnues, comme le merlu, la raie, le maigre ou encore l’aiglefin.

 

Et pour les femmes enceintes ?  Pendant la grossesse, le poisson est un allié précieux : riche en omégas 3, il booste les capacités intellectuelles et la vision du futur bébé. « Les mille premiers jours de l’enfant, qui incluent donc la gestation, sont cruciaux. Il faut y penser », rappelle le médecin nutritionniste. Les poissons gras regorgent aussi d’iode, de zinc et de vitamines A, D, E, essentiels à la santé maternelle. Attention toutefois à éviter les poissons crus ou fumés et à limiter les espèces prédatrices sauvages (lotte, thon, etc.).

Les substituts, une piste… mais pas une solution miracle

Beaucoup de gens disent ne pas aimer le poisson. Mais souvent, tout est question de préparation. « Avec des épices, des condiments, une cuisson rapide au wok ou à la vapeur, on préserve mieux les omégas 3 et on gagne en saveurs », recommande le Dr.

 

Que penser des poissons végétaux ou de synthèse ? Le Dr Cocaul reste mesuré : « les produits végétaux sont intéressants sur le papier, mais attention aux longues listes d’ingrédients, qui peuvent inclure de nombreux additifs, émulsifiants et/ou conservateurs. »

 

Quant au poisson de synthèse, obtenu par fermentation cellulaire, il intrigue : « il pourrait permettre de réduire les risques de polluants et de préserver les ressources marines. Mais reste à savoir si les bénéfices nutritionnels et le goût seront au rendez-vous », souligne le médecin nutritionniste.

 

Le poisson est un trésor nutritionnel précieux, que nous avons la chance d’avoir dans nos assiettes. Et si nous pouvons en profiter, c’est bien grâce à celles et ceux qui le pêchent chaque jour, et qui nourrissent durablement nos territoires.

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