La sécurité des pêcheurs, une priorité pour le secteur

Crédits Photos ©Agence Oblique/Cyril Marcilhacy

Si la pêche offre des métiers passionnants, ceux-ci ne sont pas sans risques…Chaque année, des opérations de pêche sont émaillées d’accidents, légers dans certains cas, plus graves dans d’autres. Conscients des risques, les acteurs du secteur redoublent d’efforts pour améliorer la sécurité des travailleurs en mer. Organismes de prévention, organisations professionnelles et chefs d’entreprise du secteur se mobilisent pour sensibiliser les marins avec des résultats très positifs ces dernières années.  

L’Institut maritime de prévention, un acteur clé de la sécurité à bord

Créé en 1992, l’Institut maritime de prévention (IMP) s’impose comme un acteur incontournable de la sécurité maritime. Il joue un rôle moteur dans la diffusion des bonnes pratiques, principalement au moyen d’actions de formation et de sensibilisation. 

 

L’IMP effectue des embarquements réguliers afin d’analyser les dangers auxquels les marins sont exposés. Il assiste également les entreprises dans la rédaction du document unique d’évaluation des risques, obligatoire pour mettre en place des mesures de sécurité adaptées à bord.

 

La prévention commence dès la formation initiale. Pour qu’elle infuse, la culture de la sécurité doit être transmise dès le plus jeune âge. Les formations proposées par l’IMP ne concernent pas seulement des professionnels en activité mais également des lycéens poursuivant un cursus dans le domaine maritime. L’objectif est clair : les doter des bons réflexes avant même leurs premiers embarquements. 

 

Des ressources pédagogiques, comme les vidéos Mémosécupêche, sont également accessibles en ligne pour aider les marins à mieux appréhender les risques. Avec cette série de six vidéos, chacun peut se familiariser avec les bons gestes.

 

Le saviez-vous ? En matière de sécurité sociale, un régime spécial s’applique aux marins. Celui-ci est garanti par l’ENIM, établissement public administratif gérant le régime spécial de sécurité sociale des marins et des gens de mer du commerce.

La sécurité à bord : de l’importance des EPI

Pour assurer la sécurité des pêcheurs à bord, il est un certain nombre d’équipements qui doivent être mis à leur disposition. On parle d’équipements de protection individuelle (EPI). Parmi ceux-ci, on trouve les gants de protection qui revêtent une dimension d’autant plus cruciale que la main est la partie du corps la plus exposée aux blessures à bord. En effet, 25 % des accidents, blessures ou coupures sont localisés au niveau des mains dans le secteur maritime. Lemployeur est tenu de fournir gratuitement à ses marins des gants de protection conformes à la règlementation et de les maintenir en état de conformité.

 

Des EPI sont également utilisés contre le risque de noyade. Il s’agit de gilets de sauvetage constitués de mousse et de gilets autogonflants. Leur vérification annuelle, réalisée par des professionnels qualifiés, est obligatoire pour garantir leur efficacité. Elle porte sur l’état de l’enveloppe externe, l’étanchéité́ de la chambre gonflable et l’état de la cartouche de gaz.

 

Un peu de vocabulaire : le risque d’entraînement par l’engin de pêche 

Liée à la proximité directe entre le marin et l’engin de pêche, cette situation dangereuse peut survenir lors de la phase de filage. Le risque d’entraînement par l’engin de pêche peut occasionner des accidents graves     et un risque de chute la mer. Une solution efficace pour le prévenir consiste notamment à installer un système de filage automatique, réduisant ainsi l’intervention humaine sur l’engin en mouvement.

Un secteur encore accidentogène mais des progrès notables

En 2023, l’IMP a recensé 689 accidents du travail dans le cadre des activités de pêche. Un chiffre certes important mais qui ne doit pas masquer les progrès significatifs accomplis. En effet, l’accidentologie a connu une baisse de 50 % au cours des vingt dernières années. 

 

Cette nette amélioration montre non seulement la prise de conscience collective mais aussi la mise en place de dispositifs de prévention efficaces. Ceci est dû tant aux actions menées par les organisations professionnelles que leur transposition par les entreprises du monde maritime.

 

Toutefois, des disparités persistent, notamment entre les grands armements et la pêche artisanaleLes structures de petite taille, souvent dépourvues de référents sécurité, enregistrent davantage d’accidents : 33 % d’entre eux concernent des navires de moins de 12 mètres. Pour y remédier, il est crucial d’intensifier les actions de sensibilisation et de formation. Au-delà des dispositifs réglementaires, la sécurité en mer repose sur une culture collective de vigilance et de solidarité entre marins. Surtout, chacun doit être conscient des risques au niveau individuel et collectif. La sécurité à bord est et doit rester l’affaire de tous !

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