Opération de pêche : comment ça se passe ?

Source iconographique : SAPMER
Moussailons fish

Quand le navire part pêcher, chaque membre de l’équipage a un rôle important à jouer. Qui fait quoi à bord ? Comment se passe une opération de pêche, de l’appareillage jusqu’au retour au port ? Plongée dans le quotidien de l’équipage de L’amour des flots, chalutier de 20 m de long qui part en mer pour des marées de 5 à 15 jours. Bienvenue à bord !

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La préparation du départ : ne rien laisser au hasard

Plusieurs conditions doivent être réunies pour mener à bien une campagne de pêche. Déjà, le navire doit être préparé pour partir en mer : plein de gasoil fait, des vivres en quantité suffisante pour nourrir l’équipage, équipements vérifiés (filets, équipements de sécurité, matériels électroniques) … Le capitaine a donné rendez-vous à 3 heures du matin pour l’appareillage le jour du départ.   

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L’équipage : chacun a son rôle à jouer

À bord du navire, l’équipage se compose généralement de 5 à 7 pêcheurs. En charge de la direction des opérations de pêche, le patron est responsable de la gestion de l’équipage, de la sécurité à bord et des opérations de pêche.

 

Les rôles des pêcheurs varient en fonction de leur expérience et de leurs compétences. Certains vont assurer les opérations de pêche, d’autres le tri et la préparation des poissons, ou encore le stockage des poissons dans la glace pour qu’ils se conservent jusqu’au retour au port.

 

Un des pêcheurs a la lourde tâche de cuisiner pour le reste de l’équipage, tout en participant également aux différentes opérations de pêche. Un autre pêcheur à un diplôme de mécanicien. Sa mission ? Veiller au bon fonctionnement du moteur et de l’ensemble des équipements à bord.

 

Une fois parti en mer, le bateau reste en contact régulier avec le monde extérieur. La relation avec la terre a beaucoup évolué ces dernières années : les moyens de communication sont nettement plus perfectionnés que par le passé. Aujourd’hui, beaucoup de navires sont dotés du Wi-Fi.

L’opération de pêche : une activité très encadrée

Pour atteindre la zone de pêche, il est parfois nécessaire que le navire parcoure des distances importantes. Par exemple, rejoindre les eaux proches de l’Irlande peut prendre une journée complète. Durant l’opération de pêche, le bateau avance lentement (environ 10 km/h).

 

Un bateau d’une vingtaine de mètres se concentre ordinairement sur un seul type de pêche, là où les plus petits se livrent à plusieurs activités. En règle générale, chaque opération de pêche dure entre 4 et 5 heures. L’ensemble de l’équipage est sur le pont pour assurer la remontée du chalut, trier le poisson par espèce et le stocker en caisse avec de la glace. Le chalut est ensuite rapidement remis à l’eau pour une nouvelle période de pêche, l’occasion pour certains membres de l’équipage de se reposer. Ce cycle se reproduit en continu jusqu’à ce que les cales soient pleines et que le navire retourne au port.

 

Chaque jour, le patron a l’obligation de déclarer ce qui a été pêché. Les données saisies grâce à un outil informatique (journal de bord) sont transmises aux autorités de contrôle des pêches. Pour les plus petits navires, la déclaration se fait encore par papier, mais des nouveaux outils vont rapidement permettre d’assurer la transmission par un logiciel sur smartphone.

Face aux imprévus, garder le cap

Au cours d’une campagne de pêche, il arrive que le navire rencontre des conditions météorologiques difficiles en mer. Toutefois, le bateau est conçu pour faire face à ce type de situations. C’est la raison pour laquelle, lorsque les conditions météorologiques sont très mauvaises, le bateau reste en mer et stationne dès lors qu’il serait plus dangereux de revenir au port ! C’est ce que l’on appelle une “mise à la cape*”. En revanche, l’opération de pêche, elle, est interrompue, et ce jusqu’à ce que les conditions météorologiques permettent sa poursuite. Ces interruptions n’arrivent que très rarement et tout l’équipage est formé pour y faire face.

 

Autre imprévu : il est possible que des filets de pêche subissent des avaries* et se détériorent. Dans ce cas, les pêcheurs doivent les remettre en état, directement sur le bateau. On parle aussi de ramendage*.

Le retour au port

Après avoir achevé les opérations de pêche, le bateau se signale aux autorités portuaires et indique qu’il va rentrer au port. Tout doit être prêt à son arrivée pour que les opérations de débarquement du poisson se déroulent dans les meilleures conditions. Dans la plupart des cas, ces opérations sont effectuées par l’équipage avec le soutien des opérateurs du port.

 

Le poisson est entreposé en chambres froides. C’est alors qu’intervient une nouvelle phase de tri par taille et niveau de qualité, réalisée par des agents de la criée* avant d’être mis en vente aux enchères.

 

Plusieurs opérations de pêche peuvent intervenir au cours d’une même campagne. A peine le temps de connaitre le résultat de la vente que le bateau repart en mer après avoir réalisé les réparations du matériel mis à mal par les jours de mer. Des rotations ont lieu au sein de l’équipage : certains marins repartent en mer, d’autres restent à terre pour leur période de repos.

 

Chaque campagne de pêche est une nouvelle aventure avec un seul objectif : rapporter des poissons de qualité à mettre dans nos assiettes.

*Mise à la cape : mettre le navire face au vent, pour lui permettre d’étaler la vague, dans une manœuvre extrême pour affronter une tempête.

*Avarie : dommage, perte ou dépense extraordinaire survenant au cours d’une expédition maritime et touchant le navire ou la cargaison (source : CNRTL).

*Ramendage : travail qui consiste à remettre en état les filets de pêche ayant subi des avaries.

*Criée : lieu de vente du poisson aux enchères sur les ports de pêches.

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