Tout savoir sur les techniques de pêche en France

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Zoom sur les techniques de pêche

En France , l’industrie de la pêche est singulière – entre autres – par la variété de ses pratiques de pêche. Filet, drague, chalut ou encore pêche à pied : selon les espèces ciblées, la configuration des côtes ou le circuit de commercialisation, ces techniques diffèrent. Découvrez comment sont capturés les poissons que vous mangez.

 

Des pêcheurs à la ligne, assis au bord de l’eau, qui patientent pour attraper leur prise. Des bateaux qui naviguent en haute mer, équipés de filets remplis de poissons argentés. Voici quelques images de la pêche, dans l’imaginaire collectif… Et pourtant, la réalité des techniques de pêche est bien plus riche !

Il existe une multitude de types de pêche : en fonction des espèces ciblées, des régions, des conditions environnementales et des réglementations locales. Un même poisson peut d’ailleurs être capturé à l’aide de différentes techniques, selon l’endroit où il se trouve.

 

Passons en revue les méthodes de pêche les plus utilisées en France : comment fonctionnent-elles ? Quelles espèces permettent-elles de capturer ?

LE SAVIEZ-VOUS ?

Dans les techniques de pêche, on distingue les arts traînants, qui sont tirés dans la mer, et les arts dormants, qui sont posés en mer.

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La pêche à pied

La pêche à pied est pratiquée à marée basse. Le pêcheur ramasse coquillages, mollusques (palourdes, coques, praires, couteaux) et crustacés (crevettes, crabes) sur les rochers, dans les flaques ou dans le sable. Elle peut se pratiquer manuellement, à l’aide d’ustensiles pour déterrer les coquillages, ou à l’aide d’épuisettes et de petits filets pour la pêche à la crevette.

Pêcheur à pied ramassant des palourdes à l'aide d'un seau.

La pêche au casier

Les casiers, également appelés nasses, sont des engins de pêche utilisés pour la pêche aux crustacés et aux mollusques : homard, tourteau, araignée de mer, bulot, seiche, etc. Ce sont des « paniers-pièges ». Ils sont constitués d’une structure rigide recouverte de filet et d’une ouverture pour laisser entrer l’animal. Pour attirer leurs proies, les pêcheurs mettent un appât à l’intérieur du casier : ainsi, une fois entrées, les espèces ne parviennent pas à en sortir facilement. Les casiers sont posés sur le fond marin pendant plusieurs heures avant d’être remontés pour débarquer les proies vivantes. Le pêcheur fait alors le tri : les espèces hors taille réglementaire ou non ciblées sont remises à l’eau vivantes.

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La pêche à la senne de fond

Les sennes de fond sont des filets traînants qui opèrent sur le fond marin. Manœuvrées par un ou plusieurs bateaux, elles se composent de filets en forme d’entonnoir avec deux grands câbles attachés à chaque extrémité de leur ouverture horizontale. Le but : regrouper les poissons et les diriger vers les filets. Cette technique permet de pêcher diverses espèces telles que le rouget, le bar, le calmar, la seiche ou le merlu.

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On distingue deux types de sennes de fond :

 

  • La senne écossaise : il s’agit d’un filet formé de deux ailes et d’une poche. Les ailes encerclent le banc de poissons sur le fond au moyen de câbles tenus par des bouées. Les poissons sont rabattus dans la poche, à l’aide des câbles tournants qui se resserrent progressivement.

  • La senne danoise est semblable à la senne écossaise. La seule différence : une fois que le banc est encerclé, le bateau est ancré et la senne est remontée par l’action de treuils.

La pêche à la senne, filet tournant ou soulevé

Les filets tournants ou soulevés sont souvent utilisés en surface pour pêcher des espèces pélagiques comme la sardine, l’anchois, le chinchard, la dorade, le maquereau ou le thon. Les navires encerclent alors les bancs de poissons en pleine mer.

 

Les filets tournants ou soulevés disposent de flotteurs pour assurer leur flottabilité, ainsi que de lests pour les maintenir droits dans l’eau. Ils sont manœuvrés pour encercler et piéger les bancs de poissons, en se refermant par dessous. Une fois capturé, le poisson est embarqué manuellement ou mécaniquement à l’aide d’une grande épuisette.

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Il existe trois types de filets tournants :

 

●      La senne tournante et coulissante : c’est un filet encerclant conçu pour la capture des poissons pélagiques. Elle est mise à l’eau en tournant autour du banc de poissons. Une fois le banc encerclé, une coulisse permet de fermer la partie inférieure du filet et de piéger les poissons. La poche formée par le filet est rétrécie au fur et à mesure, puis rapprochée du bateau pour embarquer la pêche. Bon à savoir : en Bretagne et au Pays Basque, la senne coulissante est aussi appelée bolinche et est utilisée pour la pêche à la sardine !

●      La senne manœuvrée par deux navires : c’est une senne coulissante dont la mise en place s’effectue à l’aide d’un deuxième navire (le « skiff »). Celui-ci reste fixe et maintient le début de la senne pendant que le senneur entoure le banc de poissons avec le filet. Elle est souvent utilisée pour capturer de grands poissons pélagiques.

●      Le lamparo : ce type de filet tournant, moins pratiqué, est spécifique à la Méditerranée. Cette technique de pêche est utilisée la nuit : une lampe sert alors d’appât. Les poissons, attirés par la lumière, remontent vers la surface et sont encerclés par le filet

Les lignes

Les “métiers de ligne” sont des techniques basées sur la présence d’un ou de plusieurs hameçons portés par une ligne en nylon fixée sur un navire. Des appâts sont accrochés aux hameçons et permettent d’attirer les poissons pour les pêcher.

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Il existe quatre techniques de pêche à la ligne :

 

  • La palangre calée : c’est une ligne de grande longueur, qui porte de nombreux hameçons. Elle est généralement calée horizontalement dans la colonne de l’eau.
  • La palangre dérivante : elle est constituée d’une ligne (la « ligne mère »), sur laquelle sont fixés plusieurs hameçons à intervalles réguliers. Elle est maintenue soit sur le fond à l’aide d’ancrages, soit à la surface par des flotteurs.
  • La ligne de traîne : il s’agit d’une ligne simple garnie d’appâts.
  • La ligne à main ou avec canne : cette technique consiste à mettre à l’eau une ligne garnie d’un hameçon.

La pêche au filet

Les filets maillants sont des filets rectangulaires maintenus verticalement dans l’eau à l’aide de flotteurs et de lests. Ils sont positionnés plus ou moins en profondeur sur le parcours des bancs de poissons ou de crustacés, afin de s’adapter à l’habitat des espèces ciblées (généralement des lottes, raies, soles, langoustes ou bars). Les filets sont posés, puis laissés quelques heures avant d’être remontés.

 

Les filets tournants ou soulevés disposent de flotteurs pour assurer leur flottabilité, ainsi que de lests pour les maintenir droits dans l’eau. Ils sont manœuvrés pour encercler et piéger les bancs de poissons, en se refermant par dessous. Une fois capturé, le poisson est embarqué manuellement ou mécaniquement à l’aide d’une grande épuisette.

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Il existe trois types de filets maillants :

 

  • Le filet maillant calé : le filet est lesté par un poids. Il est ainsi maintenu calé et posé sur le fond marin.
  • Le filet maillant dérivant : le filet est peu ou pas lesté, et est maintenu en surface par l’action de bouées flottantes.
  • Le trémail : le filet est formé de trois filets maillants superposés.

La pêche à la drague

Les dragues sont des engins de pêche utilisés pour la pêche aux coquillages, comme la palourde, la coquille Saint-Jacques ou l’amande. Elles sont constituées d’une poche en filet ou en anneaux métalliques, dont la dimension permet de sélectionner les gros individus tout en relâchant les plus petits qui seraient hors taille de capture. Cette poche est fixée à une armature rigide munie de lames ou de dents métalliques posées sur le fond marin. Ce mécanisme permet de déterrer les coquillages enfouis dans le sédiment et de faciliter leur entrée dans la drague pendant l’avancée du bateau.

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Deux types de dragues existent :

 

  • La drague remorquée par bateau : elle est posée sur les fonds marins puis remorquée par bateau. Une fois les espèces pêchées, elles sont embarquées à bord puis triées par taille. Les coquillages qui ne correspondent pas à la taille réglementée sont remis à l’eau vivants.
  • La drague à main utilisée à bord d’un bateau : il s’agit d’une perche munie d’un petit râteau et d’un petit filet, permettant de pêcher manuellement depuis un bateau à l’arrêt.

La pêche au chalut

Les chaluts sont de grands filets de pêche coniques en forme d’entonnoir, remorqués soit par un navire (chalut simple) ou deux navires (chalut en bœuf).

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En France, les chaluts les plus utilisés en France sont :

 

  • Le chalut de fond à panneaux : tracté par un seul navire, il est relié au bateau par des câbles. Des plaques appelées “panneaux divergents” sont placées à l’avant du chalut : elles permettent d’ouvrir le filet. En avançant, il capture les espèces vivants près du fond (cabillaud, merlu, lotte, langoustine, etc.).
  • Le chalut pélagique : il est tracté par un navire, mais n’est pas en contact direct avec le fond. Ce type de chalut est appelé “pélagique” parce qu’il se déplace dans la colonne d’eau entre la surface et le fond, où se trouvent les espèces qu’il cible (ces dernières vivent souvent en bancs, à l’image de l’anchois).
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La diversité des techniques de pêche en France reflète l’immense richesse des écosystèmes marins et côtiers du pays, ainsi que le savoir-faire ancestral des pêcheurs. Chaque méthode comporte des avantages et défis, mais la majorité d’entre elles s’évertue à œuvrer dans le sens d’une pêche durable et raisonnée. Vous savez dorénavant comment a été pêché le poisson qui finit dans nos assiettes !

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